Le Blason de l'Artois : Histoire et Signification

L’histoire du blason de l’Artois remonte au IXe siècle, bien avant l’apparition de l’héraldique. Le comté d’Artois a été tour à tour une partie de la Flandre occidentale et du Domaine royal français. Lorsque le comté est attribué en apanage à Robert de France, celui-ci y attache ses armoiries personnelles.

L’écu de Robert de France, prince capétien puîné, arbore un champ d’azur semé de fleurs de lis d’or, symbolisant son appartenance à la Maison de France. Cependant, en tant que fils cadet, il doit briser son écu. Il choisit un lambel de gueules, déjà utilisé par son oncle Philippe Hurepel, fils de Philippe Auguste. Robert doit donc surbriser son blason.

Il décide alors de charger son lambel de neuf châteaux d’or, en référence aux armes de Castille, rappelant le lignage maternel par sa mère, la Reine magnifique. Les châteaux d’or représentent probablement les neuf principales châtellenies de l’Artois. En positionnant ces châteaux sur les trois pendants de son lambel, Robert respecte les conditions de forme héraldique tout en intégrant une dimension géographique et symbolique.

Deux hypothèses expliquent ce choix : soit il visait à lier symboliquement son blason à son fief artésien, soit le nombre de châteaux était un fruit du hasard dans les limites formelles. La première hypothèse semble la plus plausible, car en héraldique, la simplicité prime. Si Robert avait voulu rappeler directement le blason de sa mère, il aurait placé un seul château par pendant. En multipliant les châteaux, il cherchait probablement à refléter la structure territoriale de son comté.

Ainsi, le blason de Robert de France, devenu comte d’Artois, est une fusion de symboles familiaux et territoriaux. Les neuf châtellenies de l’Artois trouvent une représentation héraldique dans les châteaux d’or de son écu, créant un lien fort entre le prince et son domaine.